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Paula dans les News
9 février 2016

Le re-retour de DSK ?

Dominique Strauss-Kahn a déclaré: «Ce gouvernement navigue à vue, il n'y a pas de vision». Est-il plus lucide depuis qu'il se tient à l'écart du pouvoir? Strauss-Kahn a-t-il une vision politico-économique? Si oui, laquelle? Dans votre fiction Le Bruit de la douche, vous l'imaginez souverainiste et euro-critique… - Je me permets de nuancer: je l'imagine euro-réaliste et pragmatique. C'est l'héroïne, sa conseillère, qui est souverainiste et euro-critique. Et effectivement au cours du livre, elle parvient lentement et sûrement à ses fins. DSK n'a jamais porté une grande estime à François Hollande, à l'instar de Laurent Fabius et Martine Aubry. Il a sans doute encore en travers de la gorge le fait que le député de Corrèze, qu'il n'avait pu convaincre de se retirer de la primaire, soit devenu le candidat des socialistes puis le président de la République. Il s'y voyait lui, et après l'affaire du Sofitel, sa préférence allait à Martine Aubry. Si comme beaucoup le prévoient, la défaite du PS aux régionales est de la même ampleur qu'aux municipales et aux départementales, le diagnostic de DSK risque fort de se vérifier. Le PS sera comparable à une étoile morte, qu'on voit encore parce que la lumière met longtemps à arriver jusqu'à nous. Les grands fauves politiques ont en commun l'idée qu'ils ont toujours plus de vision que leurs concurrents. Leur reprocher d'en manquer, c'est un de leur sport préféré. DSK n'a pas eu le temps de développer son projet en 2011. Aurait-il eu davantage de vision, je n'en sais rien, mais en revanche j'ai le sentiment que son poids dans les discussions européennes, en particulier avec l'Allemagne, aurait permis un meilleur équilibre. Quant à sa lucidité, notamment sur la gestion de l'euro, elle apparaît dans une conférence à Séoul, que Sud-Ouest a remarquée à l'automne 2013. Il avait plus ou moins prévu les tensions apparues cet été. Pas étonnant qu'il ait fait entendre sa voix, notamment avec sa fameuse «lettre à ses amis allemands» [dans laquelle il attaquait l'attitude des créanciers de la Grèce et estimait que «l'euro a[vait] été conçu comme une union monétaire imparfaite forgée sur un accord ambigu entre la France et l'Allemagne.»]. Selon lui, la polémique autour de la remise en cause des 35h - qu'il a contribué à mettre en place - qui a agité le PS est un «faux débat». Il ne renie rien de la politique qu'il a menée par le passé? Il n'a pas seulement contribué à la mise en place des 35h. Il en était l'idéologue! C'est lui qui en est à l'origine et cela allait même trop loin pour Martine Aubry. Effectivement dans ces conditions, il est difficile pour lui de renier les 35h. Cela dit, il est capable de remettre en cause des politiques qu'il a menées. Il a effectué un mea culpa sur la manière dont il a géré la crise grecque 2010-2011 alors qu'il dirigeait le FMI. DSK a qualifié le PS dans son ensemble «d'astre mort». Comment justifier une appellation aussi incisive? Quelle est la stratégie de DSK vis-à-vis d'un parti auquel il a appartenu depuis près de 40 ans? DSK connaît le nombre des adhérents du PS, en chute libre. Il sait la dépendance du parti aux résultats obtenus dans les élections locales. Et effectivement, après les municipales et les départementales, les régionales arrivent dans trois mois. Si comme beaucoup le prévoient, la défaite est de la même ampleur que les deux premières, le diagnostic de DSK risque fort de se vérifier, c'est-à-dire une étoile morte, qu'on voit encore parce que la lumière met longtemps à arriver jusqu'à nous. Mais je ne crois pas que DSK ait une stratégie vis-à-vis du PS. Je suppose que les blogueurs lui ont demandé son avis et qu'il a simplement donné son diagnostic… d'autant plus libre qu'il n'a pas de stratégie vis-à-vis de ce parti. Se cantonnant désormais au rôle d'homme de l'ombre, l'ancien directeur du FMI conseille Raul Castro à Cuba après avoir déçu en Serbie. A-t-il encore un poids au niveau économique? Une «éminence grise» comme lui peut-elle avoir une influence significative au plan mondial? Comme ancien directeur du FMI, il doit avoir un carnet d'adresses intéressant. Et dans un pays comme Cuba, ce qu'on lui reproche en France pèse très peu. Il trouvera toujours un pays à conseiller. Et puis c'est confortable pour un homme comme DSK d'être une éminence grise. On est moins dans les projecteurs, et la vie privée a davantage de chances d'être préservée. «J'ai pris trop de coups», a-t-il dit. «Je ne reviendrai jamais. Sauf s'il y avait un million de manifestants en bas de chez moi.» Le scénario d'un retour de DSK en politique semble définitivement enterré, non? Il a utilisé l'adverbe «sauf». S'il avait utilisé l'adverbe «même», le scénario serait enterré. Je constate qu'il ne l'écarte pas définitivement. Il se laisse une porte de sortie. Mais il faudrait des circonstances exceptionnelles pour qu'il l'emprunte. Cela doit être le sens de ce «million de manifestants».

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  • Bienvenue sur mon espace de liberté, d'écriture et d'expression. Je suis Paula Ferda, une jeune brésilienne en découverte de la France. Mon pays me manque, mais j'aime beaucoup la France, malgré ses défauts. Ici sont tous mes coups, de coeur et de gueule.
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