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Paula dans les News
11 juin 2015

Hollande à La Havane

Le président de la République sera à La Havane le 11 mai, pour la première visite d’un chef d’État français à Cuba. Prenant de vitesse ses homologues nord-américains ou européens, il veut faire un coup politique, et commercial. Une visite que l’on peut juger habile ou ridicule. Le lundi 11 mai, François Hollande arrivera à La Havane. Pour la première fois depuis la révolution de 1959, un chef d’État français –un chef d’État occidental, même– sera en visite officielle dans la capitale cubaine. Il sera accueilli avec les honneurs dus à son rang par le «jeune» frère de Fidel Castro, Raúl, qui est, à 83 ans, le «nouveau» président de Cuba. Il y aura des fanfares, des drapeaux français dans les rues et de belles américaines étincelantes, ces voitures des années 1950 restées ici en service. Plaza de la Revolución, le chef de l’État français pourra admirer le portrait géant de Che Guevara, sur 30 mètres de haut, réalisé à partir de la photo mythique d’Alberto Korda. Dans les rues de Habana Vieja, le quartier historique, il jettera un œil sur les splendides palaces rococo de l’ancienne aristocratie cubaine qui croulent sous les stucs. Plaza de Armas, il pourra feuilleter des livres cultes sur Fidel et le Che, des romans progressistes d’Hemingway et de Garcia Marquez. S’il a le temps, il pourra même visiter le musée de la Révolution où, salle après salle, toute la légende castriste est immortalisée pour l’éternité: le couteau de Fidel dans la Sierra Maestra; sa gourde et sa boussole; un béret du Che; un poste de radio de l’époque; les premiers numéros de Granma, le journal de la révolution castriste. Sur la route de l’aéroport, depuis les vitres teintées de sa voiture officielle, il pourra apercevoir en repartant, après quelques heures d’un voyage éclair, les portraits géants de Castro et de Guevara, accompagnés de beaux slogans répétés à l’infini qui l’émouvront: «Viva la revolución», «Viva Fidel», «Patria o muerte» ou «¡Socialismo hoy, mañana, y siempre!» Comme la plupart des touristes qui affluent actuellement ici, il sera, en fin de compte, heureux d’avoir vu Cuba avant que l’île ne se transforme peut-être, la soupe de haricots noirs, les plantains et le cafecito faisant place aux Starbucks et aux McDonald’s, et les casas particulares ou habitaciones à Airbnb, qui vient d’annoncer disposer de 1.000 offres de logements à Cuba. Car depuis que Barack Obama et Raúl Castro ont engagé des pourparlers pour normaliser les relations entre La Havane et Washington, les gauchistes du monde entier, les gouvernements vénézuéliens, boliviens, équatoriens et nicaraguayens, les tour operators plus encore, redoutent la fin de l’exception cubaine. Et si François Hollande était inquiet, lui aussi, de la possible chute de ce dernier mur de Berlin? On lui a décrit, bien sûr, la pauvreté de l’île, l’absence de liberté de presse, l’autoritarisme politique des frères Castro mais, comme beaucoup, il se dit sans doute que la révolution castriste reste un symbole. Un symbole utile. L’échec économique est évident, il le sait, mais le régime a fait ses preuves, malgré tout, pour imaginer une société plus juste, avec même quelques fragiles succès, claironnés partout sans preuves: un modèle de santé gratuite et un système éducatif efficace pour tous. Et c’est pourquoi, ce lundi 11 mai, ce président socialiste sera ici, à La Havane. Il n’a pas voulu laisser Obama rafler, seul, la mise. Il a choisi de doubler les autres responsables européens, et notamment les Espagnols, qui ont pourtant des liens autrement plus conséquents avec Cuba que les Français. Hollande va se précipiter à Cuba pour être là avant les autres. A la Havane, ce jeudi 30 avril, à l’angle de la Calle J et de l’avenue Calzada, dans le quartier de Vedado, des groupes de soldats attendent. Leurs habits sont vert foncé et ils portent des gants blancs. Ils rigolent et s’amusent à draguer les filles qui passent. Soudain, un ordre s’abat sur eux, venu de je ne sais quel officier: en l’espace de quelques secondes, ils se rangent par trois, impeccablement ordonnés, et se mettent à défiler. Les seize premiers forment une fanfare, avec trompettes, clarinettes et grosses caisses; les autres suivent, fusils à la main, baïonnettes levées. L’avenue Calzada est fermée à la circulation mais les passants ne prêtent guère attention à ce défilé banal.

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  • Bienvenue sur mon espace de liberté, d'écriture et d'expression. Je suis Paula Ferda, une jeune brésilienne en découverte de la France. Mon pays me manque, mais j'aime beaucoup la France, malgré ses défauts. Ici sont tous mes coups, de coeur et de gueule.
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