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Paula dans les News
15 mars 2017

Quitter la bourse

Notre chronique de la semaine dernière évoquait la diminution du nombre des entreprises cotées aux États-Unis. Alors qu’elles étaient encore plus de 9?000 en 1997, elles ne sont plus environ que 6?000 aujourd’hui, comme en 1982. Mais où sont donc passées les entreprises qui ont quitté la bourse?? Comment se sont développées celles qui n’y sont pas allées?? “Alors qu’elles étaient encore plus de 9?000 en 1997, elles ne sont plus environ que 6?000 aujourd’hui, comme en 1982” Comment les entreprises américaines se sont-elles financées dans une période où le tissu économique américain a continué à se développer?? Il ne s’agit pas exactement de vases communicants, mais la coïncidence n’en demeure pas moins frappante entre le reflux du nombre d’entreprises cotées et le développement des sociétés de private equity aux États-Unis, comme dans le reste du monde d’ailleurs – mais dans une moindre mesure. Les sociétés de private equity sont des sociétés de gestion qui gèrent des fonds d’investissement, lesquels investissent dans des sociétés non cotées ou qu’elles retirent de la cote, selon un écosystème particulier. Ces fonds d’investissement sont alimentés par de riches particuliers, des fondations, des fonds de pension publics et privés, des endowment funds d’universités, des fonds souverains, etc., qui ont incontestablement de l’influence, ce qui constitue en soi une protection pour leurs activités. Selon Preqin, une société d’étude et de recherche londonienne, il y avait seulement 24 sociétés de gestion de private equity dans le monde en 1980. Elles étaient 6?628 en 2015, dont 620 créées cette année-là. Cette progression est d’autant plus remarquable que le nombre d’organisations exerçant d’autres activités financières a diminué. Le nombre de banques a connu son effectif maximum en 1984, en 2001 pour les fonds mutuels et autres Sicav, et en 2015 pour les hedge funds. Et le private equity a détrôné la banque d’affaires comme organisation la plus convoitée par les diplômés des universités. Les raisons de cet engouement ont été rappelées dans un récent document de recherche émanant de la Harvard Business School, de Gompers, Kaplan et Mukharlyamov, intitulé “What do private equity firms say they do??” : l’important financement par endettement en lieu et place de capitaux propres, ce qui réduit la facture fiscale et joue comme levier de rentabilité, des structures de rémunération très incitatives pour les dirigeants des sociétés, à la fois des fonds et des entreprises qu’elles détiennent, l’apport de nouvelles expertises, la rapidité d’exécution. Il n’est pas écrit d’avance que ce succès perdure. D’abord parce que du fait même de leur succès, les performances des fonds de private equity ne sont plus ce qu’elles étaient, et cela s’en ressent sur les rémunérations en baisse de l’écosystème dans son ensemble. Ensuite, ces performances profitent à des happy few, certes puissants, mais très minoritaires par rapport à la population des investisseurs sur les marchés financiers, auxquels échappe la crème des performances financières des entreprises. D’autant que la cotation présente aussi des avantages à la fois pour les entreprises et les investisseurs, sauf que les contraintes, internes et externes, qui pèsent sur les sociétés cotées ne plaident pas en faveur de leur cotation sur des marchés financiers perçus comme trop réglementés?; pour l’instant…

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Paula dans les News
  • Bienvenue sur mon espace de liberté, d'écriture et d'expression. Je suis Paula Ferda, une jeune brésilienne en découverte de la France. Mon pays me manque, mais j'aime beaucoup la France, malgré ses défauts. Ici sont tous mes coups, de coeur et de gueule.
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